Blanchiment et restaurations dentaires : éviter l’effet "damier".
Beaucoup découvrent après un blanchiment que leurs composites, facettes ou couronnes ne changent pas de teinte. C’est normal : ces matériaux sont stables en couleur tandis que l’émail naturel s’éclaircit. Résultat possible : un sourire à deux vitesses, avec bords ou obturations qui paraissent plus foncés par contraste. Anticiper ce décalage évite des retouches inutiles et des attentes irréalistes.
La bonne séquence consiste à blanchir d’abord la dent naturelle, puis à adapter les restaurations visibles après stabilisation de la teinte (quelques jours/semaines selon l’exposition aux pigments). Sur les colorations extrinsèques courantes, des bandes au PAP à pH proche du neutre offrent un éclaircissement mesurable avec peu de contraintes ; une fois la teinte cible atteinte et stable, le praticien peut reprendre la couleur des composites ou planifier un remplacement sélectif des restaurations qui jurent le plus (incisives, collets apparents, bords d’émail usés).
Certaines situations demandent un diagnostic préalable : taches intrinsèques (fluorose, traumatismes), dents non vitales ou marges infiltrées qui foncent la ligne de sourire. Dans ces cas, le blanchiment cosmétique ne suffit pas ; on combine parfois un traitement interne (pour une dent isolée) ou des solutions restauratrices ciblées. Reconnaître ces indications limite la déception et oriente vers la bonne prise en charge sans multiplier des essais peu pertinents.
Pour les utilisateurs d’aligneurs ou de gouttières de contention, le principe ne change pas : on blanchit hors des périodes d’alimentation, sur dents propres et sèches, en évitant le contact prolongé avec les tissus mous. Les attachements peuvent créer de légères ombres ; elles s’estompent généralement lorsque la surface est homogène et que l’entretien quotidien lisse la micro-texture. Un dentifrice au N-HA aide à combler les micro-défauts et à uniformiser le gloss, ce qui harmonise l’ensemble sans abrasivité excessive.
En pratique, faites un inventaire visuel des restaurations visibles avant de commencer, fixez une teinte-cible réaliste, puis planifiez d’emblée une réévaluation à distance de la cure. Si le sourire paraît désaccordé, on retouche en priorité deux ou trois zones clés plutôt que tout refaire : c’est plus économique et plus naturel.